• Gitte SCHÄFER die Kunst
Publication monographique, 2008
Textes : Fanni Fetzer, Jacob Fabricius, Dominic Eichler,
Eva González-Sancho, entretien Jean-Paul Abribat
et Frédéric Oyharçabal.
Trilingue français/anglais/allemand
128 pages, 97 ill. coul. et 13 ill. n&b
Édité par Fonds régional d’art
contemporain de Bourgogne (FRAC) – Dijon [FR] /
Galerie Mehdi Chouakri, Berlin [DE].
Coproduit par : Fonds régional d’art contemporain
de Bourgogne (FRAC), Dijon [FR] / Galerie Mehdi Chouakri,
Berlin [DE] / Kirkhoff – Contemporary Art, Copenhagen
[DK] / Galleria s.a.l.e.s., Roma [IT] / Galerie Chez Valentin,
Paris [FR].
ISBN : 978-2-913994-30-0
(Prix : 36 euros) Prix spécial : 20 euros
Il s’agit de la première publication consacrée
à l’œuvre de Gitte Schäfer.
Pour cet ouvrage, Gitte Schäfer s'est inspirée
d'un numéro de Die Kunst, Monatsschrift für
Malerei, Plastik, Graphik, Architektur und Wohnkultur,
revue allemande fondée en 1900 et publiée jusqu'à
la fin des années 1980. Elle a emprunté la couverture
défraîchie, le format et la mise en page d'un
numéro de 1970, et remplacé les articles et
les images d'origine par des photographies de ses propres
travaux et des vues de ses expositions, transposant dans le
livre la stratégie d'appropriation qu'elle utilise
dans son travail plastique.
Gitte Schäfer (née en 1972 à Stuttgart)
a engagé depuis 2000 une observation attentive de l’effet
du temps sur les images et objets produits, diffusés,
oubliés, ressurgis, en imaginant des peintures et sculptures
qui semblent tout à la fois hors d’âge
et d’une étonnante proximité. Sa pratique
qui se situe dans le domaine de l’insolite, de l’étrange,
crée dans l’espace d’exposition un lieu
qui oscille entre le cabinet de curiosités et le paysage
fantastique. Les jeux d’association multiples sont pour
beaucoup dans le plaisir de l’artiste mais aussi celui
du visiteur.
On peut associer dans un premier temps l’œuvre
de Gitte Schäfer à la liberté de l’enfance,
celle du jeu, de l’intuition et de l’émerveillement.
Loin de toute naïveté cependant, l’artiste
joue des multiples références artistiques et
de la familiarité des éléments, pour
nous emmener dans un univers très singulier et étrangement
décalé.
La présente publication rend compte de l’abondance
des voies et des interprétations qu’ouvre son
travail.
La préface d’Eva González-Sancho souligne
la dualité entre une production qui s’enrichit
et se complexifie dans le déploiement spatial d’un
ensemble d’œuvres et une contemplation plus affective,
personnelle, dans le cas d’une présentation «
individualisée ». Cette dualité laisse
alors « ouverte » la question de la lecture de
l’œuvre « dans un environnement privé
et dans le contexte d’une présentation plus globale
et de surcroît publique ».
Le texte de Fanni Fetzer, historienne des traditions populaires
interroge la mémoire imagée collective : «
Gitte Schäfer se dit chasseuse de traces, de signes et
d’histoires, qu’elle débusque dans toutes
sortes de motifs, formes, matériaux et techniques.
Son territoire de chasse couvre toute la vieille Europe, dont
les chants folkloriques, l’Histoire et les histoires
se retrouvent dans son travail, agrémentés de
désirs quotidiens d’exotisme et d’aventures.
»
Avec pour toile de fond les œuvres de Schäfer, le
texte de Jacob Fabricius questionne sans apporter de réponse
claire et définitive les origines familiales et forcément
pleines d’affect de son goût pour l’art
et sa collection.
Pour Dominic Eichler, un des enjeux décisifs de l’œuvre
de Schäfer est « de démontrer comment les
objets et les images du monde peuvent être récoltés
et extraits avec profit du flux ininterrompu des choses –
délivrés de l’inhérente obsolescence
que leur assigne implicitement le dogme de la consommation
» . Ces objets récoltés évoquent
alors dans l’espace d’exposition « des histoires
bizarres ou curieuses, des rencontres fantaisistes »,
se font l’écho « d’autres personnes,
d’autres lieux, d’autres formes d’existence,
disparus peut-être aujourd’hui ».
L’entretien de Frédéric Oyharçabal
avec le psychanalyste Jean-Paul Abribat s’appuie sur
le caractère éminemment « conversationnel
» de l’œuvre de Schäfer pour esquisser
les contours d’une œuvre qui refuse toute centration
– et par extension celle du sujet, pour une «
confiance en la multiplicité, l’hétérogène,
l’hétéroclite, sans qu’il y ait
un point unificateur ».