FRAC Bourgogne

Livre d’artiste 2010
Textes : Salia Malé, Tere Recarens
Photographies : Tere Recarens Trilingue français/anglais/espagnol
96 pages, 16 x 23,8 cm, ill. n.&bl. et coul., couverture couleur
Édition : Frac Bourgogne
Coproduit par : Frac Bourgogne, Galeria Toni Tàpies, Barcelone, Sociedad Estatal para la Acción Cultural Exterior de España, SEACEX
ISBN: 978-2-913994-34-8
Prix : 24 euros

Ce livre d’artiste raconte l’histoire de deux séjours au Mali effectués en 2008 et début 2009 qui ont donné lieu à un premier récit sous la forme d’une exposition au Frac Bourgogne en 2009. Suite à une rencontre, Tere Recarens découvre que le mot « tere » existe dans la culture bamanan. Il s’agit d’une composante de la personnalité, d’une force mystérieuse bénéfique (tere numan) ou maléfique (tere jugu) acquise à la naissance. « Lorsque l’un de ces signes positifs ou négatifs est très expressif – écrit Salia Malé – son porteur est qualifié de “quelqu’un ayant un tere allumé” (maa tere manalen), comme un volcan en éruption, une étoile brillante. » Tout comme elle était partie en Estonie après avoir appris que « tere » signifiait « bonjour » (ETC., 2002), Tere Recarens s’est donc lancée dans une enquête sur la signification précise du tere. Elle a questionné les gens croisés dans différentes circonstances. Cette coïncidence initiale entre son prénom et « une question culturelle aussi sensible et complexe » l’a conduite à répondre aux situations rencontrées. Soucieuse de ne pas être perçue comme une simple touriste, Tere Recarens a construit les conditions d’autres rencontres possibles. Elle a dessiné et fait imprimer un tissu avec des motifs en lien avec le tere : « Nous découpons – écrit-elle – ce tissu en morceaux identiques et les distribuons aux habitants de la capitale, Bamako, qui s’en font des vêtements ; en échange, je leur demande de participer à la vidéo que je veux réaliser. Plus tard, je troque des tissus neufs contre des tissus usés et je construis une tente pour montrer la vidéo. La tente est convertie en voile pour un vieux bateau qui navigue en Méditerranée. »

• Tere RECARENS Sportkunstlerin, 2005

• Gert Robijns Day for night

Publication monographique 2011
Textes : Bettina Klein, Anselm Franke
Trilingue néerlandais/français/anglais
160 pages, 21 x 27 cm, ill. n.&bl. et coul.
Édition Lannoo, Tielt (BE)
Coproduit par : vzw Villarte (BE), ville de Sint-Truiden (BE), Communauté flamande, province de Limbourg (BE) et Frac Bourgogne.
Conception graphique : Jurgen Persijn (nnbxl.com)
ISBN : 978 90 209 9628 9
Prix : 35 euros

Gert Robijns (né en 1972 à Sint-Truiden – Belgique) produit des installations, des assemblages « précaires » à partir d’objets du quotidien, objets « recueillis », ni spectaculaires ni curieux. Leur assemblage ou présentation travaille moins la forme que les moments de sa rupture. Il ne s’agit pas d’une rupture vers l’informe et le chaotique, ni d’un basculement vers l’obscur : « Robijns ne nous invite pas à traverser la faille. Il se contente de la poser et de nous demander de ralentir et de la contempler, jusqu’à ce que la surface même de l’ordre (qui pose la relative distinction entre formes définies et indéfinies) se fasse poreuse et hantée » (Anselm Franke). L’ouvrage présente un ensemble d’œuvres et d’expositions réalisées depuis 2001 et comporte deux essais. Certaines œuvres ont été montrées sous d’autres angles dans sa précédente publication (MuKHA, Anvers, 2003). Elles sont en quelque sorte réactualisées, mises en perspective visuellement et à travers les textes, avec de nouvelles productions dont le projet monumental Het Dorp [Le village] à l’origine de cette publication. Het Dorp est une copie en bois peint en blanc du centre du village de Gotem dans la province de Limbourg en Belgique où Robijns a grandi. L’artiste modifie dans ce projet l’échelle de son travail habituel. Gotem est situé à quelques kilomètres de Sint-Truiden où la copie a été installée sur le site d’un ancien aéroport militaire, sur une ancienne piste d’atterrissage pour avions de chasse. D’une surface de 40 mètres sur 40, l’œuvre est un tiers plus petite que l’original : entre l’image archétypale et le souvenir d’enfance, l’apparition fantomatique, le monument et la maquette. Pour Anselm Franke, Het Dorp contient toutes les propriétés et les qualités du travail de l’artiste. Il qualifie le travail de Robijn de « surréalisme-en-tant-que-réalisme ». Il développe une conception plus large du surréalisme que l’acception commune : il s’agirait d’une « force de combat » avec la réalité, « qui accepte le fait que l’ordre établi du présent comme présence soit toujours désarticulé, et que peut-être la plus impérieuse règle du jeu de l’être humain est de ne pouvoir arrêter de dissimuler et de construire de nouveaux ponts de fortune pour enjamber les articulations démises ». Bettina Klein remarque que l’alignement est une constellation récurrente dans les installations de Gert Robijns. Ses œuvres ne donneraient pas pour autant dans le statisme. Elles comportent une dynamique intrinsèque « fruit de la tension qui résulte de l’association de notions antagonistes : haut et bas, positif et négatif, contenant et contenu, etc. ». L’essai est divisé en autant de parties que de repérages de quelques constantes : mise en place, nature morte, basculer/renverser, stop and go, mesurer.

• Catalogue "Collections sans frontières"

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